En novembre 1991 un incendie a ravagé l’immeuble du 16 avenue de la Grande Armée à Paris.
Deux personnes y ont perdu la vie, d’autres ont été gravement brûlées.
Je suis revenu précipitamment de Bretagne une fin d’après-midi, j’ai franchi le cordon sécuritaire qui entourait l’immeuble. Les pompiers venaient de quitter les lieux, quelques personnes s’affairaient dans le hall, dans l’escalier ; la porte de l’appartement familial était forcée, et je suis rentré chez moi.
Je me souviens d’un moment de vertige en découvrant le grand couloir d’entrée. La grande fenêtre qui donnait sur la petite cour intérieure avait explosé sous la chaleur. Tout était dévasté, brûlé, détrempé, une suie épaisse, grasse et malodorante envahissait tout l’espace.
J’avais terminé la rénovation de l’appartement trois ou quatre années plus tôt et j’avais alors installé dans le couloir un petit meuble où étaient rangés les vieux albums photos de la famille, à disposition des petits-enfants et des visiteurs de mon père.
Tout a brûlé.
Enfin pas tout à fait, heureusement. Les diapositives et les négatifs étaient rangés plus loin dans l’appartement.
J’ai toujours pensé qu’un jour je partagerai ces documents avec tous.
L’année suivante je suis parti au Japon, j’y suis resté 25 ans.
J’ai repensé à ce projet à mon retour.
Jacqueline, Denise et Madeleine m’ont envoyé les copies de quelques photos et documents, j’ai extrait de la cave quelques cartons de vieux courriers.
Aki, mon compagnon, a réalisé un site internet pour accueillir ces documents. Je me suis fait livrer un petit scanner pour les retranscrire.
C’est un site familial, uniquement réservé aux parents, enfants, petits-enfants, oncles et tantes, cousins, cousines, etc., ce qui fait tout de même beaucoup de monde.
J’ai retrouvé, ici à Paris, des diapositives, des négatifs, quelques lettres. Il reste beaucoup d’autres documents dans ma maison de Bretagne.
Et puis il y aura peut-être tout ce que vous aurez envie de rajouter.